vendredi 27 mars 2009

Grand Paris - Droit de Suite


A vous de juger... sur le site "officiel" :

http://www.legrandparis.culture.gouv.fr/
(attention, beaucoup de parlottes et peu de plans... c'est aride).

Un diaporama complet sur le site du Figaro : http://tinyurl.com/gdparis


Et aussi, le blog d'un citoyen pour un autre éclairage : http://parisbanlieue.blog.lemonde.fr/

jeudi 26 mars 2009

Métier : dessineuse de ronds-points (Part II)

Indépendant des services techniques ou pas, l'urbanisme dans une Commune est généralement sous la coupe d'une même direction, mais recouvre plusieurs domaines. J'évoquerai assez peu le rôle des élus ici, mais il est bien entendu que rien ne se fait sans leurs décisions, et leurs orientations politiques générales. D'ailleurs, en urbanisme, le rôle politique est majeur, et repose sur des fondements doctrinaux très tranchés : mixité sociale ou gentrification/ghettoïsation, multipolarité ou répartition des fonctions par espace, .en dessinant une ville, on fait acte éminemment politique.

Le service de l'urbanisme prévisionnel et opérationnel est parfois le même service. Il agit sur différents fronts.


Pour faire de la prévision en urbanisme, il convient d'avoir un esprit de conception et d'anticipation. L'on imagine très bien un architecte-urbaniste et son équipe établir des rapports sur l'état urbain (ou lire ceux de l'Agence d'Urbanisme), puis tirer des traits, faire des schémas, des cartes, des plans, bref, donner des orientations que les élus suivront ou réorienteront. Dans le cadre territorial, et suivant la politique maison (externalisation ou non), ils seront surtout amenés à rédiger les cahiers des charges des bureaux d'études dont ce sera la mission. Ce peut être un brin frustrant. Ou on peut le prendre au contraire comme l'opportunité de diriger de grands cabinets… mais ce n'est pas donné au premier venu.


Pour accompagner l'architecte dans sa tâche, il faudra un spécialiste du droit de l'urbanisme. Celui-ci aura le plaisir de s'adonner à la rédaction des documents d'urbanisme, règlements de P.L.U., S.C.O.T., Z.A.C. (ces termes barbares sont définis par le site du droit de l'urbanisme, assez fouillé)… ou s'évertuera à dépiauter les lois et jurisprudences qui lui permettront de défendre un permis de construire ou un texte contraignant. Il sera amené, surtout, à élaborer, suivre ou contrôler toutes les procédures que lancera le service, pour quelque document que ce soit.



Le chargé d'opération, quant à lui, sera spécialement affecté à un ou plusieurs secteurs définis pour lesquels la collectivité investit, dirige ou accompagne : des immeubles, des zones économiques, ou encore l'amélioration de l'Habitat ou une zone de restructuration urbaine, tels seront ses champs de bataille. Il devra coordonner les acteurs, veiller au respect des budgets et des calendriers, satisfaire aux procédures, bref, opérer. C'est lui, aussi, qui sera saisi des opérations lancées par des promoteurs privés, pour lesquelles les élus, souvent, devront émettre un avis.



Le responsable du service de l'action foncière mènera les ventes et les acquisitions de biens pour servir l'ensemble des projets dessinés et lancés par le service urbanisme "prévi / op".
Le nez sur les opportunités, le marché de l'immobilier et ses évolutions, il pourra peut-être aller jusqu'à proposer des actions précises pour profiter de la conjoncture, contrecarrer certains mouvements ou les accompagner.
Enfin, il sera chargé des actions un peu plus coercitives comme les expropriations et les préemptions, c'est-à-dire les achats en lieu et place des acheteurs déclarés.


Pour le responsable de l'Application du Droit des Sols (A.D.S.), il s'agira d'instruire les demandes de permis de construire et autres autorisations du genre.
Il s'agit d'un travail méticuleux, méthodique, inscrit dans un carcan de procédure, qui laisse peu de place à la fantaisie mais fait tout de même appel, souvent, à un certain don pour l'interprétation de textes rédigés de façon obscure.
A ce titre, la formation des agents à l'accueil du public, à son information et son conseil, devrait être une de ses principales préoccupations. C'est malheureusement difficile de trouver, en une seule personne, la qualité de la rigueur et de la méthode, et celle d'un contact agréable et d'une pédagogie accessible. La constitution d'une équipe assez complémentaire est donc l'objectif : il faut à ce poste un bon manageur.



Pour ce qui me concerne, je suis seule avec une assistante pour faire un peu tous les métiers que je vous ai décrits ici, plus et surtout celui que j'évoquerai la prochaine fois. Ça demande une certaine gymnastique mentale, et un bon esprit de suite. Ou d'avoir une assistante qui vous aide à vous organiser. Ou pas. Oups.



Merci au blog de Mr Bonhomme



mardi 24 mars 2009

Métier : dessineuse de ronds-points (Part I)

La définition de mon métier m'a toujours posé problème.

Un comptable gère, un chercheur recherche, un enseignant enseigne, un architecte conçoit et supervise, un directeur dirige, manage et organise, mais un urbaniste, au juste, puisqu'il n'urbanise pas directement, en tout cas pas tout seul, que fait-il ?

Pour faire court, j'ai coutume de plaisanter en disant que je dessine des ronds-points. Ce qui doit m'arriver tout au plus une ou deux fois par an, et encore je ne tiens pas le crayon moi-même.

Pourquoi les ronds-points, qui sont plutôt la prérogative des routiers du service technique ? Parce qu'ils sont emblématiques d'une certaine vision de ce métier, souvent très réductrice. L'urbaniste, en France, c'est l'empêcheur de tourner en rond. Et pourtant il essaie de rendre la Ville plus fluide…

Au-delà de la plaisanterie, la réalité du métier est assez "vaste". Par définition, l'urbanisme s'intéresse à la géographie de tout un territoire, de part en part. Pas seulement sa partie urbaine, mais principalement, car c'est souvent la plus complexe.
L'urbanisme cherche à définir puis à faire évoluer cette géographie. La faire évoluer, c'est-à-dire orienter et encadrer la construction, principalement.

Alors pourquoi dessiner des ronds-points s'il est surtout question de construire des bâtiments ?


Parce que l'urbanisme est très lié aux voiries et réseaux. En effet, une des premières choses à apprendre en urbanisme, c'est que la ville est une succesion de synapses et de flux, que les pouvoirs publics ont en charge d'assurer.


L'urbanisme est une science, ou plutôt un art, de réseaux. D'ailleurs, quand vous cherchez un travail au Pôle emploi, le terme urbaniste désigne le plus souvent et dans le Code Rome, un spécialiste en informatique des réseaux.

Dès que vous projetez une amélioration, une densité, une extension urbaine, la première question à se poser, c'est l'accessibilité et la viabilité du projet. Un projet sera réalisable, si le rapport coût de desserte / coût de réalisation n'est pas trop important, si le prix auquel on peut vendre le bien ou le terrain n'est pas inférieur à la somme des travaux investis et du prix d'achat initial. Et dans travaux, il faut comprendre aussi protection par rapport aux risques sismiques, inondations, mouvements de terrain, nuisances acoustiques i tutti quanti. Sauf bien sûr si ces risques sont imparables. Je m'égare…

Tout ceci explique, d'ailleurs, que dans nombre de municipalités, le service urbanisme ait été intégré aux services techniques généraux. Un directeur des Services Techniques est comptable, lui, de la charge globale des investissements, et s'en préoccupera peut-être davantage que ne le ferait un architecte-urbaniste, enclin aux projets grandioses. Il est donc appelé à encadrer et à maîtriser la planification urbaine, par le biais des plans d'investissement en travaux publics.

Notez que la manière dont les services sont organisés est très parlante quant à l'orientation générale que prend la collectivité.
Lorsque vous voyez le service urbanisme directement rattaché à la direction générale, c'est généralement que la Ville a de nombreux projets. Ce n'est pas la gestion courante que règle principalement le service urbanisme, mais bien l'encadrement de ces projets. Et c'est signe d'une volonté politique très forte en la matière, dont le principe directeur est l'aménagement d'un territoire au service de sa population, et non des contingences uniquement pratiques. Bien que, de toutes façons, l'urbanisme est issu d'une forme majeure du sens pratique. Une forme visionnaire. La plus casse-gueule, quoi.

Quoi qu'il en soit, l'urbaniste ne travaille jamais seul. Dans le meilleur des cas, il coordonne tout ça. Il est au moins une pierre angulaire de cette coordination.



La prochaine fois, j'essaierai d'exposer quelles nuances recouvre le métier d'urbaniste territorial, les enjeux et les liens de son métier avec le reste de la collectivité et de la société.


Références images : voir bibliographie de l'article de F.Ascher sur les métapoles.


jeudi 19 mars 2009

samedi 14 mars 2009

Sa Majesté Jean Nouvel


Jean Nouvel est un architecte très admiré, et c'est mérité. Qui ne connait l'Institut du Monde Arabe, ou l'opéra de Dubai ?
Je prone que l'architecte est un acteur Politique de la construction de la ville. Meme s'il l'est moins (politique) que l'urbaniste. Ce sont parfois les memes, d'ailleurs.



Alors, je pose la question : Jean Nouvel est-il un ultra-libéral échevelé (haha) ? Ou est-il au contraire un interventionniste acharné ? En tout cas, à coup sur, il est pour le règne des architectes.

J'ai écouté le roi Jean sur France Inter.


Il exposait le projet de son équipe pour le Grand Paris, qu'il remettait hier à Nicolas Sarkozy après l'avoir présenté au Conseil Economique et Social (notez au passage que le Grand Paris a été étudié non par 10 urbanistes mais par 10 architectes. Très symptomatique de la mégalomanie présidentielle).




A une question d'une auditrice, qui demandait qui paierait pour ces projets apparemment pharaoniques, Jean Nouvel a répondu la chose suivante.
Ce ne sont pas que les pouvoirs publics qui ont un pouvoir sur la ville. Les lieux peuvent etre investis par quiconque a besoin d'un espace, pourvu qu'un architecte se charge de son projet.
Il a précisé sa pensée : une sale manie en France, c'est le zonage urbanistique (voir explication en fin de billet). Comme si l'on pouvait découper la Ville en rondelles, l'une pour l'activité, l'autre pour l'habitat, sans lien entre les deux... bref, il s'est emporté, précisant que dézoner permettrait surtout à des privés d'investir des lieux jusque là restés hors de portée, par exemple pour faire des lofts dans des friches industrielles etc... Riche idée pour ne pas laisser des espaces en déprise, c'est sur. D'ailleurs il veut que Paris soit une grande métropole compétitive.
Serait-ce à force de travailler sur des projets démesurés à Dubai, Pékin, Sydney, New York i tutti quanti, qu'il pense qu'on peut construire le Grand Paris en mélangeant tous les usages dans un meme endroit, sans faire cas des besoins et des moyens parfois simples, modestes, qu'a la population ?
La ville laissée aux mains des investisseurs, c'est la loi du marché dans toute sa splendeur, et sur les espaces forts d'enjeux, cela laisse peu de place à la modestie des usages.
C'est oublier trop vite que la ville est, aussi, aux mains de ses habitants.
Alors je vois bien qu'il projette des maitrises fortes de l'espace commun. Le paiement de ces infrastructures reste à dessiner... Les collectivités n'ont-elles pas déjà fort à faire avec la misère de la population qui s'aggrave, la nécessité de reprendre à leur compte les services publics déchus que l'Etat laisse partir à vau l'eau, la formation professionnelle, l'accompagnement des chomeurs... ?
Un Grand Paris par Jean Nouvel imposera, à tout le moins, le vote de lois sinon spécifiques, du moins adaptées pour contraindre les investisseurs privés à participer, s'ils veulent bénéficier de situations clés, aux projets publics. L'imbrication de ces projets est une sacrée paire de manches. Il faudra une volonté politique à la mesure des requins en face. A moins qu'on les laisse entièrement faire, mais là...
Car pour trouver les investisseurs, il faudra forcément se tourner vers de grands consortiums capables d'avoir une vision sur le long terme et de porter financièrement sur de longues périodes des projets de cette taille. Cela ne laissera que peu de places aux artisans, cette première entreprise de France, aux commerçants de détail, et ouvrira encore plus le champ aux groupes financiers qui se sont pas mal cassé la binette ces derniers temps et se sont fait regonfler les biceps par les Etats...
En outre, et là on en revient au fameux zonage urbanistique, il y aura un gros problème pour financer les logements sociaux, les équipements publics etc... sur des espaces dont le prix foncier atteindra des sommets.
Et que penser des espaces plus à l'écart encore du grand centre, où la maitrise foncière et politique ne sera pas aussi forte ?


Imaginez. Vous possédez, à 40 km de Paris, un terrain viabilisé d'environ 10 000 m². A qui allez-vous le vendre si le zonage urbanistique ne vous contraint pas ? À l'industriel qui veut faire son usine, créer 100 emplois, et vous l'achètera 25 € du m² ? A la société d'HLM qui vous proposera un peu moins de 20 € du m² et vous louera un garage dans l'opération ? Au lotisseur de standing qui vous paiera 150 € du m² en vous laissant un lot à disposition ? Au groupe commercial qui vous en donnera 75 € du m² en vous proposant des parts dans la galerie ? Ou à l'agriculteur qui vous paiera, allez, soyons fous, 1 € du m² pour y faire paitre ses vaches ?
Si en plus de cela votre terrain est dans une situation stratégique, à proximité d'une autoroute et d'une gare, les prix du lotissement, de l'usine et du commerce grimpent.
Et puis après tout, vous payez des impots, la collectivité fera les infrastructures pour emmener la population à son travail, dans les usines 80 km plus loin.
A moins que vous soyez un propriétaire éminemment politique, c'est à dire une collectivité, vous n'aurez que peu d'hésitations...

L'urbanisme laissé à l'investissement privé guidé par les architectes (attention, pas les architectes regroupés dans une société, les libéraux, qui travaillent chacun pour leur peau et qui sont payés au volume), voilà ce que ça donnera : des ghettos de fric. Les pauvres d'un coté, les riches de l'autre, un gouffre (ou un tunnel) entre les deux, aucune place pour les centres d'emploi, de la place que pour la misère, ou alors une mainmise de la collectivité sur les terrains, et une volonté interventionniste sans faille (je demande à voir).



Jean Nouvel est-il donc utopiste, ou Abu Dhabi lui a-t-il fait croire que tout le monde pouvait s'en remettre aux architectes ?
Mais il est vrai que penser le Grand Paris, c'est une vraie ambition, et ça n'a rien à voir avec la vie de village.


Ici mon explication sur le zonage qui est, il est vrai, notre base de travail en urbanisme en France depuis l'avènement des Plans d'Occupation des Sols il y a des ... pfiou, des décennies.
Le zonage, c'est le découpage du plan d'un territoire en des secteurs juxtaposés, de préférence cohérents, pour distinguer là où on a le droit de faire de l'industrie, là où on a le droit de faire de l'habitat mixé avec des commerces (les centres-villes), là où on a le droit de faire des immeubles, là où on n'a le droit de faire que de l'agriculture ou de laisser la nature en l'état... bref, on laisse les propriétaires maitres de leurs terres, mais on ne leur autorise pas n'importe quelle utilisation, afin de préserver de l'espace pour cultiver, ou simplement pour préserver la nature, afin d'émailler le territoire de plusieurs usages. Et c'est important car, dans des espaces aux enjeux forts, comme la grande banlieue, où la tentation de l'étalement urbain est prégnante, le zonage urbanistique est plus qu'un frein, une vraie méthode de contrainte des pouvoirs publics pour maitriser l'usage d'un territoire dans une société libérale où le droit de propriété est quasi inaliénable.




Arnaud Frich, photographe de villes

mercredi 11 mars 2009

Les Agences d'urbanisme


Quand j'ai démarré dans l'urbanisme, je voyais un peu l'agence d'urbanisme comme un concentré de compétences techniques, et j'aurais rêvé d'y travailler si mes études n'avaient pas été aussi académiques, si je ne m'étais pas dessiné une carrière de généraliste.
L'A.U. évalue les politiques publiques en matière d'urbanisme, fait des études urbaines de toutes sortes (habitat, transport, économie, équipements...), indique aux élus quelles directions prendre, anticipe, fait des scénarios, cartographie la ville, bref, observe, compare et oriente.

L'agence d'urbanisme, ce serait un peu comme l'oeil et le cerveau de la Ville.

Mais je négligeais beaucoup, par méconnaissance, la main. Le coeur.

Et de fait, le service urbanisme d'une commune a beaucoup plus à faire en matière opérationnelle.

Constituer des réserves foncières.
Préparer et mettre en oeuvre les décisions des élus pour ouvrir une zone à la construction, ou pour valoriser un espace naturel.
Se donner les outils juridiques pour réaliser des équipements, ou orienter des aménagements.

Au contact des élus, de certains en particulier, j'ai pu apprécier quels paramètres entraient en jeu dans les décisions. Les bonnes raisons, les mauvaises raisons, celles qu'il est difficile de juger. Au bout du compte, là où l'agence d'urbanisme rationnalise autant que possible, le territorial sert l'argumentation à un élu dont les objectifs ne sont pas forcément ceux fixés par un beau schéma.
La décision politique s'appuie sur une quantité de paramètres incalculables pour le technicien, utopiste par nature. Des considérations électoralistes, bien sûr, mais aussi des accès de mégalomanie, parfois, ou des façons de servir des copains, architectes, constructeurs, sans que ce soit dicible. Et tout un tas de raisons totalement subjectives, la peur, l'incompréhension, le goût...
Ah ! le goût en matière architecturale et urbaine, quoi de plus caricaturalement tranché ?

En tout cas, si j'en suis là aujourd'hui, ce n'est sûrement pas le trajet que j'aurais suivi, si j'avais travaillé en agence d'urbanisme. Et je ne regrette pas, quelque part, mon bagage. Il est fort riche, et si je suis désenchantée d'une certaine manière, je me sens pourtant plus forte, et j'ai arguments et motifs pour influencer les choix des élus, j'ai la patience, j'ai les outils, et surtout, je connais l'angle qu'il faut attaquer pour modeler l'édifice.

jeudi 5 mars 2009

Surprises


L'urbanisme est une discipline aux multiples visages.
Il y a bien sur le plus connu du grand public, le permis de construire, toute une dimension très administrative sans grand intérêt, si ce n'est l'exercice d'une vraie rigueur et la pédagogie.

Et puis il y a le dessin de la ville, sa projection dans le temps; et les outils à mettre en oeuvre pour que le dessin prenne vie. Le contact et l'échange avec les acteurs de la Ville, le ressenti du monde qui bouge, l'esprit des lieux, les flux et les fluides, la tension du temps, la création et la stratification, toute une dimension impalpable, enfin, sortie de l'imaginaire comme du bon sens.
Urbanisme prévisionnel, pré-opérationnel, conception urbanistique et architecturale.

Après quelques années de pratique de cet urbanisme aux multiples visages, je sais que c'est la conception qui me donne le plus envie, et le pré-opérationnel le plus de satisfactions.

Je m'étonne même d'être aussi affirmée dans cette voie, et d'être déjà, d'une certaine manière, reconnue dans mon nouvel environnement professionnel alors que je travaille dans une toute petite collectivité.

Quand certaines perspectives s'offrent à vous, il faut du courage, de la lucidité, une lucidité qui n'a que faire de modestie ou d'humilité.
Aujourd'hui, j'ai surtout envie d'avancer, d'apprendre, et de me propulser. De stimuler mes capacités et devenir... ce que je sais être.

mercredi 4 mars 2009

Retour à Chabrière


Eprouve-t-on toujours autant d'impatience
Lorsque, au pied de la montagne à gravir,
L'on voit le soleil se lever et découper
Le relief désordonné fragile et monstrueux ?

A quelques pas de là, le pont de bois franchi,
Dans le sentier des traces nous précèdent,
Puis on les dépasse ou on les perd.

L'impatience grandit avec le jour qui assèche la rosée.
Les odeurs, d'abord contenues et diaphanes,
Imposent peu à peu leur nuage chaud, dense, âcre.

Le corps s'étend, s'étire, soulève les tissus.
Mécanique la jambe déploie son verbe,
Le pied solide ou indécis sur les errements de la sente.

Souffle rauque, poitrine moite, l'impatience a fait place
A cette résignation insensée de l'âne
Qui avance pour avancer, qui sans but suit le chemin tracé
Et dont le regard s'attarde sans les voir sur les fleurs dorées ou fânées.

Un peu plus haut, où la douleur s'étale en vagues floues,
La pause est surprenante.
Les vents de feuilles cèdent aux vents de rocher.
Les minuscules cèdent aux grands ailés.
Les branches résinées cèdent aux genévriers
Le sentier doux de terre cède aux chaos acérés.
A cours de mot, l'on est piqué de pureté,
Mais la course est lointaine et rude.

Après, le courage, le courage seul.
La montagne, belle à bleuir de pleurs,
Jusqu'au sommet s'arrache au vainqueur,
Pour enfin s'offrir toute.

mardi 3 mars 2009

Poésie urbaine ?

Quand on manque d'espace sur la terre... Le renouvellement de la péniche habitée apparaîtra bientôt à Oslo avec les "Loups de mer" de Espen Erikstad.



Un petit diaporama plus complet et un détail explicatif sont disponibles sur le site espagnol UrbaRama.

lundi 2 mars 2009

Printemps poète

Archibaldique secret,
Onctueuse frénésie des tensions,
Courage extatique d'aimer



Tu es revenu
Dans ma prison
Effrayer les manteaux
Qui protègent de la vérité glacée

Tu es reparti,
Masque remis
La chape retombe
Et me dorlote à moitié

Tu t'es retourné
Insolent, pénétrant,
Juste, encore, toujours juste
Et je pâlis devant ce glaive

Grandir, polir, casser,
Cet ongle-là est mon avenir
Et de signe en signe
Je redeviens la rime de moi-même.