mercredi 4 mars 2009

Retour à Chabrière


Eprouve-t-on toujours autant d'impatience
Lorsque, au pied de la montagne à gravir,
L'on voit le soleil se lever et découper
Le relief désordonné fragile et monstrueux ?

A quelques pas de là, le pont de bois franchi,
Dans le sentier des traces nous précèdent,
Puis on les dépasse ou on les perd.

L'impatience grandit avec le jour qui assèche la rosée.
Les odeurs, d'abord contenues et diaphanes,
Imposent peu à peu leur nuage chaud, dense, âcre.

Le corps s'étend, s'étire, soulève les tissus.
Mécanique la jambe déploie son verbe,
Le pied solide ou indécis sur les errements de la sente.

Souffle rauque, poitrine moite, l'impatience a fait place
A cette résignation insensée de l'âne
Qui avance pour avancer, qui sans but suit le chemin tracé
Et dont le regard s'attarde sans les voir sur les fleurs dorées ou fânées.

Un peu plus haut, où la douleur s'étale en vagues floues,
La pause est surprenante.
Les vents de feuilles cèdent aux vents de rocher.
Les minuscules cèdent aux grands ailés.
Les branches résinées cèdent aux genévriers
Le sentier doux de terre cède aux chaos acérés.
A cours de mot, l'on est piqué de pureté,
Mais la course est lointaine et rude.

Après, le courage, le courage seul.
La montagne, belle à bleuir de pleurs,
Jusqu'au sommet s'arrache au vainqueur,
Pour enfin s'offrir toute.

1 commentaire:

  1. et comme récompense... le génépi ! ! puis après faut redescendre ! !
    pfiouuu... rien qu'à lire je suis fatigué !

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A vous les crayons...