samedi 17 octobre 2015

D'une couleur l'autre

 Il y a six ans, j'écrivais ce petit compte-rendu de consultation illustré par un thermomètre qui explose :

http://carnet-ultime.blogspot.fr/2009/09/ouvrez-la-bouche-et-dites.html#comment-form

Vous me direz, pas de quoi fouetter un chat, n'est-ce-pas ? une scène tout ce qu'il y a d'ordinaire dans le plus médiocre des mondes.

Eh bien, mon ordinaire d'hier, il va mener à mon ordinaire de demain.
Où une région de plusieurs millions de personnes va se couvrir d'un drap de plomb.
Où, sans aucune terreur annonciatrice, simplement, comme s'il s'agissait d'une simple feuille enlevée dans un éphéméride, la vie va changer de couleur; et de gris clair, parsemé de soleil, va devenir gris foncé, caca d'oie, et sûrement pas de ce bleu réputé.



Alors demain, je vais voter.
Non par devoir, non par plaisir, non par conviction.
Par lutte.
Avant d'être abîmée, mise au ban, engloutie, parce qu'un jour, j'ai choisi de vivre ici.

L'âme de fond (1)



Dans cette étuve fourbe et douceâtre
L'océan se taisait
Le long des bancs de sable
Se terraient
Les poissons amers

A demi assoupie,
La surface frémit
A remous si ténus
Qu'on les perçoit à peine

Implacable,
Chape immense et vierge de toute splendeur,
La vague sans annonce déroule son poids invisible
Au fond
Les grains s'évadent
Les sons s'élargissent
Et toi, debout, bien droit, immobile et certain,
Tu bouges, soudain tu n'es plus là, perdu corps, et âme