samedi 30 mai 2009

Un petit coup de calcaire ?

A regarder jusqu'à la fin...



Bon week-end à tous...

mercredi 27 mai 2009

Première pierre


Aujourd'hui, après des années de tractation, réunions, coups de téléphone… des tonnes de plans, des quintaux de paperasse, des coupes, des photos, des axonométries (ces plans en trois dimensions où apparaissent le chien du voisin et le petit dernier sur son vélo), après des millions d'euros dépensés et d'autres à dépenser, bref, après le montage opérationnel, foncier et financier, enfin, la première pierre d'un lotissement de 250 logements environ. Le Vieux Moulin sera un modèle de mixité sociale. Sur les 250 logements, il y aura des immeubles, des maisons, des terrains à construire ; des locatifs ou de l'accession à la propriété ; du social et du privé…
Dans une ville de 2500 habitants, cela représentera une augmentation de plus d'un quart du nombre de logements, entre 700 et 900 habitants, la majorité jeunes en âge de faire des enfants. L'apport de population attendu sera, soi-disant, minime, car il s'agira dans de nombreux cas d'enfants du pays ou d'habitants du village. Mais même en tablant sur quelques cas de "décohabitation" (terme barbare qui désigne autant les jeunes qui quittent leurs parents, que les parents qui se séparent), il y aura forcément du renouvellement de population, de l'apport de l'extérieur, et donc une croissance démographique forte.
Aussi, il faudra prévoir la création de places en crèches, et de classes.
Les équipements et les associations devront se redimensionner.
La Commune devra s'adapter pour faire face à cet afflux et poursuivre la même qualité de service, pour plus d'un quart de population en plus.
Ce défi pour l'organisation et pour le budget, est un moment très intéressant dans une collectivité pour le personnel et pour les cadres, et il faut que les élus se forment également à cette nouvelle configuration, que les délégations fonctionnent à plein.
Mais dans des communes où la tradition est aussi ancienne que les équipes, la souplesse est moindre et peut beaucoup gêner le processus d'évolution.

A nous, au service urbanisme comme aux services transversaux, d'attirer l'attention sur les enjeux, de produire les scénarios d'évolution, pour permettre aux élus d'anticiper, de redéfinir les besoins, les priorités, de redessiner, en somme, leur politique.

mardi 26 mai 2009

Voilà à quoi mène...



Le cartable. Ma hantise du soir.
Il ne devait rien manquer pour le lendemain. Les cahiers, les livres du jour, et tout le matériel avec les feutres, les crayons de couleur.
J'aurais pu tout laisser dedans, mais d'une part il fallait bien faire les devoirs, et d'autre part il aurait été trop lourd à porter.
Aussi, chaque soir, à l'aide du cahier de texte, il fallait faire l'inventaire. Mais chaque matin, en classe, je me lamentais d'avoir oublié quelque chose.
Si la matière avait lieu le matin, je rougissais très fort, je levais le doigt, je demandais au maître de pallier ma distraction. Il me faisait encore plus honte, en me proposant de suivre avec la camarade qui avait pensé, elle, à son livre, ou en me disant d'aller au tableau puisque j'avais oublié mon ardoise.
Le cauchemar prenait fin avec la matière suivante, mais mes joues cuisaient encore lorsque je rentrais à midi.
Si la matière avait lieu l'après-midi, je revenais de la maison où papa nous avait cuisiné des escalopes panées avec des pâtes au ketchup, avec dans la main un petit sachet plastique contenant l'objet manquant, et au ventre la frustration d'avoir manqué une partie de Danièle Gilbert et de la vedette du jour.

Sur chacun de mes carnets de correspondance, à côté de "bonne élève", il y avait marqué, "un peu distraite" ou "étourdie".

Ça a l'air très banal, et sans conséquence. Pourtant, j'étais fille d'enseignants, réussir à l'école était incontournable. Pas pour "faire plaisir" à mes parents, mais pour exister à leurs yeux. En tout cas, selon moi. Par conformisme, avoir une légitimité passait par le fait d'être première de la classe (comme quoi le ridicule ne m'a pas encore tuée). Qu'une Roselyne me passe devant, et j'étais vexée comme un pou. Pire, j'étais déconsidérée. Bonne à jeter. A mes propres yeux, car il me faut admettre que me parents, bien que fiers de mes résultats, n'en ont jamais fait un ultimatum ou une condition de quoi que ce soit.


Et malgré cet enjeu, rien n'a corrigé mon terrible défaut.
J'ai bien essayé de compenser par de l'organisation. J'ai multiplié les outils : la liste compulsive (lâchée dans la quinzaine suivante), l'agenda organiseur (vide après deux mois), les check-lists sur l'ordinateur (remplies pendant une semaine) : rien n'y fait. J'oublie toujours quelque chose.
Il n'y a qu'un truc à quoi je peux me fier : mes prises de note sur le vif, très complètes, avec la croix encerclée devant ce que j'ai à faire. Risible, puéril, mais efficace.

Et depuis ce temps d'écolière, rien n'a vraiment changé. Ma vie professionnelle se résumerait presque à une succession d'essais pour corriger cette étourderie, comme on frotte inutilement une tache qui refuse de partir.
Pis, on dirait que j'ai choisi exprès des postes qui m'exposent en permanence aux risques que me fait courir ma distraction.
Au lieu, naturellement, de trouver un métier dans lequel la rêverie serait plus qu'un atout, une qualité majeure, je persiste à occuper des fonctions dans lesquelles on passe son temps à mener des procédures, quand un oubli peut y être fatal.
Il semble que j'aie toujours envie de prouver, trente ans après, que je peux y arriver.
J'aurais peut-être pu être une bonne architecte-urbaniste.
Je ne le saurai sans doute jamais.
Voilà à quoi mène... l'obstination.

dimanche 24 mai 2009

Old Fashioned Week-end


Un autre pélérinage s'achève, le deuxième pour moi.
L'Ascension, un moment chargé de symboles pour les chrétiens, et un très long week-end souvent propice au rapprochement entre les etres.

Des amis, leurs enfants, le temps qui s'écoule autrement.

Une vraie détente, des confidences, des fous rires, des Moquitos en trop...

Et pour finir, le Boulevard du Crépuscule sur fond de soirée presque estivale, fenetre ouverte, lueurs tardives.

C'est à leur saveur contrastée qu'on reconnait les moments de bonheur.

mardi 19 mai 2009

La télé en désordre



Il y a plus navrant que les programmes de la télévision.

Il y a les soirées passées devant.

Bien souvent, scotchée à mon écran, je me dis que je vaux mieux, que je sais faire mieux, et pourtant je reste avachie.
Je n'ai plus de volonté, devant la télé je suis un veau.

Il me manque le persil dans les narines, et je doute être de prime fraîcheur sous la dent.

Bon, c'est dit, mais je n'arriverais pas à me fader des idioties comme la Nouvelle Star. La médiocrité m'exaspère, la veulerie crasse me rend chèvre (et du veau à la chèvre le saut n'est pas aisé, reconnaissez).
Je demeure inassouvie d'une forme de quête. Je sais constater mes limites, mais je refuse de régresser, et je veux continuer à regarder vers le haut.

Hier soir, Lord of War, que j'avais déjà vu en compagnie de mon cher et tendre, m'a de nouveau frappée de sa sauvagerie.
Sauvagerie de l'indécence, de l'indifférence, de la cupidité, de l'atrocité des êtres et des choses. Sauvagerie de cette dépendance féroce à la reconnaissance, celle de l'argent, celle du pouvoir. Sauvagerie du contraste entre les égos et l'absence d'amour propre. Sauvagerie de l'Histoire, crue, assassine, incommensurable cruauté des êtres, révulsion, totale, face à ceux qui la conduisent, ceux qui y contribuent, par une lâcheté coupable, par un détachement effrayant, par un fatalisme épouvantable.
Des engrenages de la vie, ceux qui broient le plus m'ont épargnée, et je vois ces horreurs dans l'écran comme dans le viseur d'un canon, et je me sens parfois plus immorale que ceux que je condamne. Un temps j'ai pensé qu'il valait mieux ne rien faire et ignorer, que cautionner un système en le dénigrant.
L'absurdité, totale, de cette attitude, aujourd'hui me frappe ; je ne connaissais pas, et je voulais mieux connaître avant de m'engager, mais c'était déjà s'engager de ne rien faire, de laisser faire.
Je mesure mon impuissance, la dérision de ma rage et son enfermement dans un monde privé de valeurs, où les valeurs surabondent à tel point qu'elles s'annulent toutes.
Je sais combien inutile est un combat sans adversaire, car tout un chacun est bien d'accord, tous ces massacres, c'est horrible.
Mais si je trouve l'angle, je m'infiltre, et je taille. Je taille.

samedi 16 mai 2009

Claire

Claire aux fontaines, Claire est partie à la poursuite des étoiles.
Toutes les fibres fines et fortes qu'elle avait tissées, mettre de la lumière dessus.
Suivre sa course dans les mélèzes.
La porter en moi, au-delà.

Elle va me manquer, tant.