vendredi 17 avril 2009

De la vocation d'architecte



L'inaltérable Yves Calvi, dont je suis une fidèle auditrice (mais pas téléspectatrice), a fait découvrir sur France Inter l'architecte Paul Andreu, qui a conçu et construit Roissy 1 et 2, et a beaucoup travaillé en Chine dernièrement.

Il présentait son dernier livre, un roman nommé "La Maison", que je suis en train de lire. Il me semble traiter de la genèse de la vocation d'un architecte, sa sensibilité si particulière aux constructions, aux topographies, aux volumes, aux lumières, aux interactions entre les espaces. C'est intéressant, peut-être un brin froid, désincarné, mais je n'en suis qu'au début et ce peut être de la pudeur. En tout cas, l'on saisit comment la mémoire de cet homme a fonctionné, comme il a un sens aigu de l'orientation, du repère dans l'espace, comme il est sensuel.

Par exemple, il évoquait pendant l'émission en question des bruits de chantier, qui semblent le toucher comme une preuve de vie. C'est assez rare chez un "grand" architecte et c'est notable : nombreux sont ceux qui fuient le chantier et le délèguent à un bureau d'études.
Autre particularité de Paul Andreu, sa revendication de la liberté artistique de l'architecte. Cela me défrise un peu en tant que maître d'ouvrage, mais à son niveau d'exercice, cela se justifie tout à fait.
Il considère que le maître d'ouvrage est là pour indiquer ses besoins et donner son enveloppe, mais que ces deux éléments sont les seules contraintes de l'architecte et que le maître de l'ouvrage ne doit pas, en aucun cas, donner son avis sur les orientations du maître d'oeuvre : il explique qu'il y a toujours des raisons à un plafond situé à 10 mètres de haut, à un sol luxueux avec des murs "pauvres", et qu'il n'est pas question qu'il laisse le soin au destinataire de l'ouvrage d'en décider autrement.
Au moins, c'est tyrannique, mais c'est clair.



Enfin, un homme à découvrir, des constructions aux douces courbes à faire rêver...

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A vous les crayons...