mardi 19 mai 2009

La télé en désordre



Il y a plus navrant que les programmes de la télévision.

Il y a les soirées passées devant.

Bien souvent, scotchée à mon écran, je me dis que je vaux mieux, que je sais faire mieux, et pourtant je reste avachie.
Je n'ai plus de volonté, devant la télé je suis un veau.

Il me manque le persil dans les narines, et je doute être de prime fraîcheur sous la dent.

Bon, c'est dit, mais je n'arriverais pas à me fader des idioties comme la Nouvelle Star. La médiocrité m'exaspère, la veulerie crasse me rend chèvre (et du veau à la chèvre le saut n'est pas aisé, reconnaissez).
Je demeure inassouvie d'une forme de quête. Je sais constater mes limites, mais je refuse de régresser, et je veux continuer à regarder vers le haut.

Hier soir, Lord of War, que j'avais déjà vu en compagnie de mon cher et tendre, m'a de nouveau frappée de sa sauvagerie.
Sauvagerie de l'indécence, de l'indifférence, de la cupidité, de l'atrocité des êtres et des choses. Sauvagerie de cette dépendance féroce à la reconnaissance, celle de l'argent, celle du pouvoir. Sauvagerie du contraste entre les égos et l'absence d'amour propre. Sauvagerie de l'Histoire, crue, assassine, incommensurable cruauté des êtres, révulsion, totale, face à ceux qui la conduisent, ceux qui y contribuent, par une lâcheté coupable, par un détachement effrayant, par un fatalisme épouvantable.
Des engrenages de la vie, ceux qui broient le plus m'ont épargnée, et je vois ces horreurs dans l'écran comme dans le viseur d'un canon, et je me sens parfois plus immorale que ceux que je condamne. Un temps j'ai pensé qu'il valait mieux ne rien faire et ignorer, que cautionner un système en le dénigrant.
L'absurdité, totale, de cette attitude, aujourd'hui me frappe ; je ne connaissais pas, et je voulais mieux connaître avant de m'engager, mais c'était déjà s'engager de ne rien faire, de laisser faire.
Je mesure mon impuissance, la dérision de ma rage et son enfermement dans un monde privé de valeurs, où les valeurs surabondent à tel point qu'elles s'annulent toutes.
Je sais combien inutile est un combat sans adversaire, car tout un chacun est bien d'accord, tous ces massacres, c'est horrible.
Mais si je trouve l'angle, je m'infiltre, et je taille. Je taille.

2 commentaires:

  1. Ouais bah moi je suis tout à fait d'accord avec toi ! ! ! moi aussi j'peux être un veau si j'veux (et pas un porc sinon je risque la grippe!).

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  2. Au secours Docteur House; ils sont malades...

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A vous les crayons...